Le jardinage au naturel

Le jardinage au naturel c’est une façon de cultiver son jardin avec des solutions simples, qui implique moins de manipulations et vous permet de limiter l’usage des produits phytosanitaires tout en recyclant vos végétaux.

Le paillage

Coupes, tailles, désherbage, les jardins demandent un peu d’entretien. En prenant soin des jeunes rouge-queues et des hérissons qu’ils hébergent, on en récupère souvent une masse de végétaux importante au printemps. Ce qu’on appelle les végétaux. Si un déchet est par définition un résidu inutilisable, cette masse végétale est pourtant loin d’être inexploitable.  
On vous explique en quoi les “végétaux” sont une ressource vertueuse pour l’entretien de votre jardin au naturel avec la technique du paillage.

En moyenne en France, chaque habitant produit 160 kg de végétaux par an. Beaucoup optent pour les déposer en déchetterie, ce qui demande du temps et de l’énergie si on comptabilise le nombre d’allers-retours pour s’y rendre.

Une fois en décheterie, une partie des végétaux sont ensuite broyés et transformés en engrais naturel pour les espaces verts communaux et les parcelles agricoles. Malheureusement, les décheteries reçoivent une quantité astronomique de végétaux qui ne peut être intégralement réutilisée. Pourtant, dans les jardins, cette masse végétale a un grand nombre de vertus.

Les végétaux forment une matière organique riche qui attire des micro-organismes et rend la terre fertile. A l’inverse, un sol que l’on n’enrichit pas s’appauvrit et se désertifie progressivement, puisque le cycle de la matière s’en retrouve perturbé.

La matière organique issue des végétaux est le support de la vie du sol. Réutiliser ses végétaux sur place dans une logique circulaire contribue à alimenter naturellement votre jardin et vous évite d’acheter des engrais ou des pesticides.

Des solutions concrètes : le broyage et le paillage

Il existe des solutions alternatives qui permettent de ne plus considérer ces végétaux comme des déchets, mais bien comme des ressources pour aider le jardin à être sain.
On vous partage deux solutions pour valoriser vos végétaux sur place en deux étapes grâce au broyage et au paillage.

ETAPE 1 : le broyage des petits végétaux

Le broyage consiste à réduire en petits morceaux les végétaux afin d’en faire des copeaux appelés “broyat”.
Vous pouvez ainsi transformer les coupes du jardin : fleurs fanées, arbustes d’ornement, hortensias, ronces, petits branchages de haies diverses (thuya, laurier), feuilles mortes, etc. Le broyage peut se faire avec votre tondeuse classique en étalant les végétaux sur le sol.
Ramassez ensuite le broyat afin de le mettre au compost ou de l’utiliser en paillage. Les végétaux sont valorisés sur place.
Le broyage permet de réduire de 5 fois le volume de végétaux produits.


ETAPE 2 :  le paillage pour valoriser votre sol

Cette pratique consiste à recouvrir le sol autour des plantations avec des matières végétales. Elle s’applique aussi bien au potager qu’au jardin d’ornement et présente de nombreux avantages : 

  • empêche les herbes indésirables de pousser, 
  • apporte des nutriments aux plantes en formant de l’humus, 
  • limite l’érosion de sol par temps de pluie,
  • conserve l’humidité et permet donc de réduire la fréquence des arrosages,
  • garde une terre souple et facile à travailler,
  • forme un écosystème favorable à l’activité biologique et la biodiversité.
  • embellir votre jardin en recouvrant les sols nus ou bien les passages de cheminement

 

Nos astuces pour réussir son paillage

L’idéal est de pailler avec ce que l’on a sous la main. Les feuilles mortes font très bien l’affaire, ainsi que la tonte sèche de pelouse si vous n’avez pas opté pour le mulching.

  1. Récupérez l’herbe coupée dans le réceptacle de la tondeuse et faites un ou plusieurs petits tas au soleil
  2. Laissez sécher naturellement pendant quelques heures. Remuez éventuellement le tout si le dessous n’est pas tout à fait sec. 
  3. Pendant ce temps, retirer les herbes indésirables du massif que vous voulez pailler. 
  4. Vous pouvez ensuite apporter un peu de compost en surface pour activer les microorganismes.
  5. Puis, vous n’avez plus qu’à parsemer les pieds de vos plantations de manière homogène pour un rendu esthétique et efficace ! 

 

Découvrez la technique du paillage en vidéo avec trois familles Finistériennes qui ont accepté de relever le défi pour aller vers un jardin zéro déchet. 

 

Le broyage

Taille, coupe, ramassage, allers-retours en déchèterie, nettoyage de la voiture, utilisation d’une remorque… L’entretien de votre jardin vous demande du temps et beaucoup d’énergie. S’y mettre vous partage quelques idées pour cultiver votre jardin de façon agréable tout en gagnant du temps.

Broyer sans se déplacer

Le broyage à domicile consiste à transformer vos végétaux directement dans votre jardin. Le broyeur ingurgite les gros volumes de déchets : tailles, coupes de haies, branches d’arbres… Et il produit du broyat utilisé pour le paillage ou pour alimenter le compost.
Les végétaux sont réutilisés sur place dans une logique circulaire et alimentent naturellement votre jardin. Cela vous évite d’acheter et d’utiliser des produits phytosanitaires.

L’achat d’un broyeur peut être onéreux, il existe d’autres solutions pour s’en procurer un facilement :

  • Il est possible que votre collectivité propose une aide financière pour la location d’un broyeur. Il suffit de vous renseigner auprès des services techniques de votre ville. 

Parmis les adhérents de VALCOR c’est le cas de :

 

  • De nombreuses enseignes de jardinage ou de motoculture proposent de la location aux particuliers. Le broyeur se met généralement dans un coffre de voiture et vous coûte entre 70 et 200 € la journée en fonction du modèle et du diamètre de branchage à traiter. 
  • La location mutualisée avec vos voisins :  cette solution peut-être une bonne alternative pour partager le montant de la facture et l’aspect logistique. C’est aussi l’occasion de partager un moment agréable avec vos voisins.

 

Les avantages de broyer ses végétaux sur place

A l’aide du broyeur, vous organisez un circuit court au sein de votre jardin. Vous récupérez les végétaux issus des tailles, des coupes et du ramassage pour les transformer en paillage et en engrais verts. Ils permettent une double action zéro déchet. 


Vous produisez vos propres ressources organiques, ce qui demande moins d’arrosage et de désherbage. Vous économisez du temps en évitant les allers-retours en déchèterie.

  • 5 m3 de branchages vous offrent 1 m3 de broyat avec lequel vous pourrez pailler vos plantations au potager ou votre jardin d’ornement,
  • Le broyat peut vous permettre de créer de jolies allées en déposant une bonne épaisseur d’environ 10 centimètres,
  • Vous pouvez utiliser du broyat pour apporter dans votre composteur de la matière brune et sèche indispensable à la bonne dégradation en compost. 

Contrairement à ce qu’on peut penser, les résineux peuvent aussi se broyer et être utilisés pour du paillage ou au composteur.

Bon à savoir !

  • Lorsque les arbres et les haies sont entretenus régulièrement, cela permet de couper uniquement des petits branchages qui peuvent être simplement broyés avec votre tondeuse classique. Le broyat obtenu peut s’utiliser au jardin ou être mis dans le composteur. 
  • Nous vous conseillons de privilégier des essences d’arbres à pousse lente et de penser aux petits arbustes pour créer votre haie. Les lauriers palme et les thuyas par exemple, sont souvent choisis car ils sont moins chers à l’achat, mais ils demandent beaucoup d’entretien ! Prenez tous les renseignements nécessaires auprès de votre pépiniériste avant de choisir vos végétaux : exposition privilégiée, envergure à taille “adulte”, fréquence d’entretien… 
  • La technique du mulching permet de couper finement l’herbe tondue, elle est déposée sur la pelouse par votre tondeuse et vous n’avez plus besoin de vider le bac de ramassage, ni de fertiliser le gazon. L’herbe hachée se comporte comme un paillis protecteur contre la sécheresse et c’est gratuit !
     

Pour rappel, il est déconseillé de tailler sa haie entre le 15 mars et le 15 juillet pour ne pas nuire à la nidification des oiseaux.

Découvrez la technique du broyage en vidéo avec trois familles Finistériennes qui ont accepté de relever le défi pour aller vers un jardin zéro déchet. 

 


 

Le mulshing

À l’approche des beaux jours, tondre sa pelouse devient un rituel régulier et produit une grande quantité de végétaux. En moyenne, 100 m² de pelouse produit environ 60 à 110 kg de tonte par an. Au lieu d’emmener vos végétaux à la déchèterie, la technique du mulching vous permet de gagner du temps et de l’énergie en réutilisant votre pelouse tondue pour alimenter votre jardin. On vous explique en quoi elle consiste.

La technique du mulching pour nourir et protéger votre sol

Le mulching aussi appelé l’herbicyclage consiste à laisser sur place l’herbe finement coupée. Elle se décompose naturellement, apporte au sol des éléments nutritifs et maintient un bon apport d’humidité.

Le gazon coupé crée une fine couche qui permet d’enrichir le sol et les micro-organismes. Cette couverture naturelle empêche les mauvaises herbes de pousser, limite l’évaporation et la propagation des mousses et offre une meilleure résistance de la pelouse à la sécheresse. Cette coupe de protection couvre l’herbe contre le soleil, le vent, le froid, les fortes précipitations, votre sol est nourri et protégé.

Le mulching offre une logique circulaire et vertueuse pour rendre votre sol plus fertile. Elle permet de limiter les manipulations dans votre jardin et les allers-retours en décheteries, c’est un gain de temps et d’énergie.

Concrètement le mulching, c'est quoi ?

La technique du mulching en 4 étapes :

  • Tondre par temps sec et environ 1 fois/semaine, la hauteur de votre pelouse détermine la fréquence de tonte,
  • La hauteur de coupe est importante pour réussir son mulching. Il est conseillé de couper à un tiers de la hauteur et laisser deux tiers pour que votre pelouse reste verte entre chaque tonte. Eviter les tontes trop rases, il est nécessaire de mulcher en plusieurs étapes pour arriver à la hauteur désirée,
  • Utiliser votre tondeuse classique en bouchant l’entrée du bac de récupération de l’herbe, ou utiliser une tondeuse à mulching,
  • L’herbe coupée est laissée sur place. Évitez les herbes hautes ou encore humides.

 

Le mulching est adapté à une pelouse régulièrement entretenue. La technique du mulching ne se voit pas, les débris de pelouse restent sur place mais sont coupés si finement qu’ils se cachent entre les brins d’herbes et disparaissent rapidement.

Quelles tondeuses utiliser pour le mulching ?

Toutes les tondeuses ne sont pas équipées pour la technique du mulching. Elles doivent être munies d’une lame bombée ou double afin de couper finement les brins d’herbes.

Les tondeuses traditionnelles

Vous pouvez acheter un kit pour munir votre tondeuse sans avoir à la changer. Le kit mulching consiste à ajouter un obturateur dans le trou de déjection pour empêcher les débris de tonte de s’échapper. Il peut-être utile d’ajouter une lame spéciale pour couper les brins d’herbes de manière efficace. La tonte hachée retombe sur le sol.  

Tondeuses multi-fonctions

Certaines tondeuses sont déjà équipées d’un obturateur intégrée, il suffit souvent d’enclencher la manette pour utiliser la technique du mulching.

Tondeuses spéciales mulching

Elles sont conçues pour cette technique de tonte. Les tondeuses robots mulching vous permettent de gagner encore plus de temps car elles sont automatisées. 

Découvrez la technique du mulshing en vidéo avec trois familles Finistériennes qui ont accepté de relever le défi pour aller vers un jardin zéro déchet. 

 

Le compostage

Composter, c’est la solution vertueuse pour transformer ses végétaux en engrais naturel. Votre jardin est protégé et nourri naturellement grâce au processus de compostage qui transforme vos végétaux en un terreau riche et d’excellente qualité. Il vous offre un engrais naturel et vous économise les allers-retours en déchèteries pour déposer vos végétaux. On vous explique comment bien les composter et quelles sont les astuces pour réussir.

Le compostage, c'est quoi ?

Le compostage est un processus naturel de dégradation des matières organiques.

Les déchets verts et organiques se décomposent grâce à l’action d’êtres vivants microscopiques. C’est une décomposition organisée, accélérée et contrôlée. La transformation finale en compost se fait grâce aux vers, lombrics, larves d’insectes et autres organismes de la pédofaune qui permettent d’obtenir un support de culture fertilisant 100 % naturel et prêt à l’emploi : le compost.

Composter chez soi, c’est d’abord un bon moyen de réduire la quantité de déchets que l’on jette à la poubelle. En effet, les déchets compostables "restes de tables", appelés “biodéchets”, représentent ⅓ des ordures que nous jetons.

Le compost se répand en surface du sol pour améliorer ses propriétés et l’enrichir. Le compost et le terreau sont tous les deux utiles pour nourrir les sols. Le terreau est aussi issu de la décomposition des matières organiques, il est très riche en humus et peut être utilisé pour cultiver des végétaux comme les semis ou les jeunes plants.

Le compostage, comment ça marche ?

Il existe différentes méthodes pour composter, à l’air libre avec le compostage en tas ou à l’aide d’un composteur. Si vous optez pour le composteur, renseignez-vous auprès de votre collectivité qui organise régulièrement des distributions.

Le compost est placé dans votre jardin à l’endroit qui vous semble approprié et accessible en toute saison.

Vous pouvez ensuite y mettre vos végétaux, les tontes de pelouse sèche, les mauvaises herbes et les feuilles mortes. Les plus gros branchages peuvent aussi être compostés, mais ils doivent être broyés auparavant (à la tondeuse ou au broyeur par exemple). L’amendement d’un compost est un processus allant de 4 à 6 mois avant de ressembler à du terreau.

Pour que votre compost soit en forme, il convient de respecter quelques règles :

1 : l’équilibre entre les matières humides et les matières sèches

Il est conseillé d’apporter approximativement 50% de matières brunes riches en carbone (feuilles mortes, broyat de branchages secs) pour 50% de matières vertes riches en azote (végétaux, plantes jeunes, déchets alimentaires).

Il vous faudra donc, 50% d’apport en azote :

  • Tous les végétaux (tontes, feuilles…)
  • Tous les déchets organiques de la cuisine : fruits (agrumes compris, il faut juste les mettre à 5 centimètres sous la surface du compost pour qu’ils se désagrègent en 1 semaine !), légumes, coquillages (sauf l’huître car trop minéral), restes de repas (viandes, poissons… pour éviter d’attirer les nuisibles, il suffit de mélanger ces derniers dans le compost dès l’intégration).

 

Et, 50% d’apport en carbone :

  • Feuilles mortes, broyat, branches
  • Papiers, cartons, boîtes à œufs découpés.

 

2 : une bonne aération du compost

Un brassage régulier est nécessaire pour garantir un apport d’oxygène aux micro-organismes responsables de la décomposition de la matière organique. Pour cela, utilisez un brasse-compost ou une fourche.

3 : la gestion de l’humidité

Pour que la décomposition soit optimale, un taux d’humidité doit être respecté. Le mélange des déchets permet d’homogénéiser les matières sèches et humides. Si le tas est trop sec, vous pouvez apporter de l’humidité en l’arrosant ou en laissant le couvercle ouvert par temps de pluie. Si dans le cas contraire, le tas est trop mouillé, une mauvaise odeur peut se dégager. Augmentez alors l’apport de matières sèches pour rééquilibrer l’hydrométrie. 

D'autres techniques de compostage sont possibles

Vous avez un grand jardin ? Deux solutions sont possibles :

Le compostage en tas : en hauteur ou en allongé, recouvert d’une bâche pour assurer un bon niveau d’humidité. 

Le compost en surface : le principe est de déposer directement tous les déchets organiques au pied des plantations et de les mélanger avec du broyat et/ou de la sciure afin de réduire les odeurs et d’augmenter la vitesse de transformation.

Comment utiliser le compost

Au bout de 4 à 6 mois ou plus, le compost perd une partie de son activité microbienne. Il peut être utilisé pour l’épandage ou ajouté pour la plantation. Il nourrit, protège et participe à la bonne structure du sol. Il retient l’eau pour que les plantes soient nourries et plus résistantes.

Plus besoin d’acheter de terreau ! Le compost mûr s’utilise facilement au jardin en mélange avec la terre car c’est un élément riche. Il peut aussi s’étaler sur quelques centimètres au pied des plantes puis griffer.

Après l’été, de septembre à novembre, vous pouvez l’utiliser en recouvrant vos parcelles vides du potager afin de fertiliser le sol pour le printemps prochain. L’idéal est ensuite de semer un engrais vert pour ne pas laisser le sol nu.

Un apport de compost est aussi propice en avril-mai pour préparer la mise en terre des semis.

Les astuces en plus

  • Pensez à hacher les végétaux en tronçons de 10 à 15 centimètres pour que vos déchets verts se décomposent plus rapidement. Pensez à alterner les couches entre végétaux et déchets organiques (bruns). 
  • Selon la saison, si votre compost est trop riche en azote, pensez à y ajouter des déchets bruns plus riche en carbone : tiges sèches, marc de café, sachets de thé…
  • Lorsque le compost est mûr, il est prêt à être épandu pour nourrir les sols de préférence à l’automne ou au début du printemps pour son effet protecteur tout au long de la saison.

 

Découvrez la technique du paillage en vidéo avec trois familles Finistériennes qui ont accepté de relever le défi pour aller vers un jardin zéro déchet. 

 

Concevez votre jardin différement !

Planter, tondre, tailler, arroser, un jardin demande de l’entretien ! Lorsqu’on s’installe dans une nouvelle maison avec un terrain extérieur, on parle souvent d’«aménager le jardin ». C’est un projet enthousiasmant, mais, comment bien concevoir l’aménagement de son jardin naturel ?

Des erreurs à éviter

Réduire la production de végétaux et le temps consacré à l’entretien de son jardin induit de bien penser sa conception en amont. Un jardin bien pensé dès sa conception permet d’éviter de nombreux végétaux (tailles de végétaux, tontes de pelouse…), trop souvent encore, acheminés vers les déchetteries. Ce geste appauvrit le jardin, génère des coûts de gestion, des nuisances et une perte de temps. Les végétaux sont une ressource vertueuse pour le jardin, ils permettent d’alimenter le compost, de protéger le sol grâce au paillage, de nourrir les animaux ou de servir de support aux plantes grimpantes.

Se poser les bonnes questions

Pour que la joie des premiers temps au jardin ne se transforme pas en corvée, il est important de se poser plusieurs questions essentielles liées les unes aux autres pour définir un projet qui fonctionne et soit adapté à vos capacités :

  1. Un jardin pour quoi faire ? Se protéger du regard des voisins ? Cultiver un potager, des fleurs, une collection de végétaux ? Pour mettre en valeur la maison ? Mettre en valeur un joli point de vue ? Se protéger du vent, avoir un peu d’ombre ? Se détendre ou faire jouer ses enfants ?
  2. A-t-on le goût du jardin ? Est-ce que se promener au jardin, admirer une floraison ou bien réaliser des semis représente un intérêt ? Son entretien est-il une tâche désagréable mais nécessaire ou bien un moment de plaisir ?
  3. De combien de temps dispose-t-on pour son jardin ? Comment est réparti le temps d’entretien au fil des saisons ? Quelles opérations prennent-elles le plus de temps ? Est-ce agréable, intéressant ou bien au contraire une corvée ?
  4. De quel budget dispose-t-on ? Pour son aménagement, pour son entretien, pour les outils qui seront nécessaires, leur maintenance ? Achat, location? Énergie nécessaire, espace de rangement ?
  5. Quel rapport de confiance entretenons-nous avec la nature ? Est-elle source d’inspiration, d’émerveillement, d’apprentissage ou bien représente-t-elle un danger d’invasion de plantes et animaux indésirables, de nuisance, de corvée ?

 

Ce dernier point est transversal : il s’agit de comprendre le fonctionnement de la nature dans son jardin pour en tirer profit et pouvoir être créatif. Si le projet n’en tient pas compte, l’entretien demandera beaucoup de temps pour chasser le naturel, qui, comme vous le savez, reviendra au galop. Il faudra alors tondre, tailler, désherber et … traiter de nombreux végétaux avec un impact négatif sur les organismes naturels mais également pour vous : fatigue, maux de dos, lassitude…

Prendre le temps d'observer la nature et ne pas se précipiter

Quand on vient de faire l’acquisition d’un terrain, il est important de prendre son temps pour l’observer durant les quatre saisons afin de bien comprendre l’environnement de votre jardin.

Pas de précipitations pour tout aménager !

Commencer par prendre en compte son environnement : 

  • Où est situé le jardin, bord de mer, fond de vallée, ville, campagne ? Est il en bordure de route, de rivière, de pré cultivé, de jardins d’autres voisins ?
  • Quelle est sa superficie, sa topographie ?
  • Quel est son sol, son climat, son exposition ?
  • Quels sont les végétaux existants ? Ont-ils été plantés ou bien sont-ils des végétaux semés naturellement ? Dans quel état de santé sont-ils ?
  • Quelles réglementations s’appliquent-elles au jardin ? PLU, règlement de lotissement, périmètre de monuments historiques ?

 

Toutes ces observations permettront d’affiner le projet et de faire de meilleurs choix. Il peut être utile de s’entourer des conseils d’un paysagiste concepteur dont le métier est de vous accompagner.

Quelques conseils fondamentaux

  • Préserver au maximum la perméabilité du sol et sa couche d’humus. Cette terre noire et riche couvrant le sol protège les micro-organismes. En son absence, le sol est propice au développement des mauvaises herbes, indésirables du jardin, mais qui lui permettra de se protéger et de reconstituer sa fertilité. Les mauvaises herbes se régulent dès lors que cette richesse de sol est renouvelée et suffisante
  • Réduire les surfaces imperméables ou compactées : terrasses et allées sont coûteuses à aménager mais aussi à entretenir. Elles contrecarrent la vie du sol qui réagit : gestion des eaux de ruissellement, joints qui se fissurent, racines qui soulèvent les revêtements, mousses, mauvaises herbes, risque de surchauffe… Il est important de les dimensionner précisément à l’usage qui en sera fait.

 

Les espaces où le sol est compacté sont les lieux de passage ou les pelouses qu’il faut tondre régulièrement. Il est conseillé de les réserver pour des petits espaces : le tour de la maison, le terrain de jeux, les allées, le tours des massifs ou du potager pour la circulation d’air et de lumière, etc.

Si votre terrain est plus grand, au-delà de ces pelouses, optez davantage pour des prairies fauchées une à deux fois dans l’année ou des espaces plantés avec des arbres ou des arbustes à laisser en port naturel. En couvrant le sol de leurs feuilles, l’herbe poussera moins haut.

La tonte sera ainsi plus rapide et moins coûteuse en énergie. Le compost mélangeant tontes de pelouse et feuilles mortes se décomposera beaucoup plus rapidement pour produire un terreau très fertile.

Il ne faut pas hésiter à copier ce que l’on peut observer dans la nature. Choisissez des arbres et arbustes à feuillages caduques et à petites feuilles. Les plantes à feuillages persistants ont aussi leur place mais dans une proportion maximale d’un tiers des plantations. On les choisira à petites feuilles également. Ces feuillages pourront ainsi être assez rapidement compostés.

  • Couvrir le sol : Le sol doit toujours être couvert, notamment lors de nouvelles plantations par un paillage végétal. Celui-ci peut être fait de bois broyé, de paille, de feuilles ou de tontes d’herbes sèches en fonction de ce dont vous disposez.
    Les végétaux représentent une grande richesse pour votre sol et sa santé. Lorsque vous les exportez en déchetterie, vous appauvrissez votre sol et devez ensuite souvent compenser par des apports d’engrais, d’eau, des nouvelles plantations, etc. Au contraire, lorsqu’ils sont issus de végétaux compatibles avec votre sol et le climat et sont broyés, compostés, ils contribuent à l’équilibre durable de votre jardin.
    La conception d’un nouveau massif de plantations doit comporter des végétaux complémentaires pour que le sol soit couvert au-dessus et au-dessous de sa surface : arbres, arbustes, plantes plus basses jusqu’aux plantes tapissantes au niveau du sol. La mise en place du paillage sera utile, les premières années, le temps qu’elles s’enracinent et se développent. Par la suite, la lumière du soleil sera filtrée par ces différents étages de végétation et, depuis le sol, l’évaporation sera contenue par les feuillages des différents végétaux et la température au sol régulée.
    Cela permet aussi que des petites plantes sauvages semées spontanément puissent pousser et s’immiscer discrètement dans vos plantations tenant lieu de couvre sol. Votre jardin sera ainsi à même d’accueillir un grand nombre d’insectes, oiseaux et autres organismes vivants qui y trouveront gîte et couvert. Quelques tendres feuillages monteront la garde contre les invasions de ravageurs.
  • Proscrire les bâches de paillage : Fausse amie, la bâche est vendue pour limiter le désherbage et l’arrosage. Toutefois, en plus de son coût d’achat, des travaux de préparation du sol, elle suscite un certain entretien, des déchets à court, moyen et long terme ainsi que des effets très négatifs sur l’environnement. En privant le sol d’une couverture de racines, d’humus et de feuilles, celui-ci chauffe et privé d’eau, se dessèche et se compacte. Une grande partie des micro-organismes responsables de la tenue et de la vie du sol disparaissent. La couverture du sol n’étant pas suffisante et efficace, le désherbage reste nécessaire car la moindre plante étrangère à la composition devient très visible. A moyen terme la bâche finira par se déstructurer laissant des microparticules de plastique très polluantes et des trous par lesquelles des plantes pionnières vigoureuses viendront recoloniser le sol, le couvrir pour lui rendre sa santé : ce sont liseron, chiendent, chardon, pissenlit… dont les systèmes racinaires forment un réseau puissant dans le sol pour le retenir et permettre à leur feuilles à terme de se décomposer et reformer l’humus disparu.
  • Choisir des végétaux, des plantes adaptées au sol, au climat et à l’exposition : Cela garantit leur reprise, leur vigueur, leur pérennité et un résultat esthétique ou gustatif satisfaisant. Cela peut vous préserver des corvées d’arrosage et de taille car une plante mal exposée va chercher la lumière et produira une silhouette peu harmonieuse qu’il faudra rectifier. Plantée dans un endroit qui ne lui convient pas, elle peut végéter et se laisser facilement envahir par d’autres plantes plus vigoureuses qu’il vous faudra couper régulièrement. Vous devrez peut-être la déplacer ou la remplacer ou encore tenter différentes taille pour la stimuler si elle produit beaucoup de feuillage mais pas de fleurs.
  • Tenir compte de l’espace dont vous disposez : Il est préférable de planter en respectant la taille adulte et de laisser la plante croître en pratiquant de temps à autre une légère taille esthétique pour dégager le tronc et aérer le centre. Pour avoir un résultat rapide, on plante souvent trop serré puis après quelques années les végétaux s’étouffent. S’il s’agit de préserver l’intimité du jardin, il peut être préférable de recourir à une plante grimpante sur le grillage de clôture le temps que les arbustes prennent leur essor. 

 

Pour en savoir plus

Les paysagistes du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement conseillent les propriétaires d’un terrain pour les aider à se poser les bonnes questions et à y répondre pour créer leur jardin ou le restaurer. 
Cet échange libre de tout intérêt financier permet à ceux qui le souhaitent d’exposer leur rêve de jardin à un paysagiste. L’objectif est de les encourager à prendre un temps de recul et de réflexion sur leur projet afin que les investissements nécessaires pour l’aménagement et l’entretien donnent un résultat satisfaisant.
Le CAUE29 propose une permanence gratuite tous les 1er et 2e vendredis du mois. Les conseils sont délivrés gratuitement.