Le réemploi

Le réemploi peut être défini comme le processus de réutilisation ou de remise en circulation d'un objet, d'un produit ou d'un matériau afin de lui donner une nouvelle vie et de prolonger son utilité, évitant ainsi qu'il soit considéré comme un déchet. Cela peut se faire par la réparation, la remise à neuf, la vente d'occasion, le don ou toute autre forme de valorisation.

La réparation

La réparation participe à l'économie circulaire en contribuant au prolongement de la durée de vie des produits et des équipements et participent ainsi à la réduction des consommations de ressources et de la production de déchets. Elles participent également au maintien et au développement d’emplois locaux.

Cordonniers, couturières, restaurateurs de meubles, dépanneurs en électroménager, réparateurs d'appareils électriques ou électroniques… sont des métiers de la réparation.

Le modèle de production et de consommation linéaire (extraire, produire, consommer, jeter) est à l’origine de forts impacts environnementaux (utilisation de ressources, émissions de gaz à effet de serre, pollutions et production de déchets plus ou moins dangereux). L'allongement de la durée de vie des produits s'inscrit comme l'une des pistes visant à réduire leur impact environnemental.

 

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© CMA

 

Cela implique :

  • pour les fabricants, de concevoir des produits ayant le moins d’impact possible sur l’environnement (éco-conception) en les rendant plus robustes, plus facilement réparables, plus adaptables aux évolutions technologiques et plus faciles à entretenir, ainsi qu’en favorisant, lors de leur fabrication, l’utilisation de matières recyclées.
  • pour les consommateurs, d’entretenir ses produits, de respecter leurs conditions normales d’utilisation, de les réparer ou les faire réparer en cas de panne, lorsque cela est possible, ou/et de leur donner une seconde vie, en les donnant ou les revendant.

 

Les Repair Cafés et les Repar'acteurs : une solution

Réparer ensemble, c’est l’idée des Repair Cafés dont l’entrée est ouverte à tous. Outils et matériel sont disponibles à l’endroit où est organisé le Repair Café, pour faire toutes les réparations possibles et imaginables. Vêtements, meubles, appareils électriques, bicyclettes, vaisselle, objets utiles, jouets, et autres. D’autre part sont présents dans le Repair Café des experts bénévoles, qui ont une connaissance et une compétence de la réparation dans toutes sortes de domaines.

On y apporte des objets en mauvais état qu’on a chez soi. Et on se met à l’ouvrage avec les gens du métier. Il y a toujours quelque chose à apprendre au Repair Café. Ceux qui n’ont rien à réparer prennent un café ou un thé, ou aident à réparer un objet appartenant à un autre. On peut aussi toujours y trouver des idées à la table de lecture qui propose des ouvrages sur la réparation et le bricolage.

L'idée principale derrière les Repair Cafés est de promouvoir la réparation et la réutilisation, ainsi que de lutter contre l'obsolescence programmée et le gaspillage. 

Les Repair Cafés offrent plusieurs avantages :

1. Réduction des déchets : En réparant les objets plutôt que de les jeter, les Repair Cafés contribuent à réduire la quantité de déchets envoyés en décharge.

2. Éducation et partage de connaissances : Les participants peuvent apprendre des techniques de réparation, acquérir des compétences pratiques et partager leurs connaissances avec d'autres personnes.

3. Création de liens sociaux : Les Repair Cafés favorisent les rencontres entre membres de la communauté, créant ainsi un environnement convivial et solidaire.

4. Économies financières : Faire réparer un objet dans un Repair Café est souvent moins cher que de l'emmener dans un magasin de réparation professionnel ou d'en acheter un neuf.

5. Valorisation des objets : En prolongeant la durée de vie des objets, les Repair Cafés encouragent la valorisation des biens déjà existants plutôt que leur remplacement.

Les Repair Cafés sont devenus de plus en plus populaires à travers le monde et sont souvent organisés par des associations locales, des collectivités, des organisations environnementales ou des groupes de bénévoles. Ces événements permettent de rassembler des personnes partageant des valeurs communes en matière de durabilité et de consommation responsable, tout en contribuant activement à la préservation de l'environnement.

Retrouvez la carte des repair’cafés près de chez vous.

Pour appuyer la démarche de la réparation, les Chambres de Métiers et de l’Artisanat, avec le soutien de l’ADEME, ont déployé un label Repar’acteurs permettant aux artisans de la réparation de promouvoir l’acte de réparer et de se positionner en tant qu’acteur de la réduction des déchets. On compte aujourd’hui 225 artisans labellisés dans le Finistère !

Dépannage d’électroménager, cordonnerie, atelier informatique… Pour trouver un artisan Répar’Acteur près de chez vous, consultez la carte des artisans bretons de la réparation.

Pour vous aider, le Ministère de la Transition écologique et solidaire et l’Ademe ont créé Longue vie aux Objets, un site de conseils pratiques en tout genre, d’actualités, d’outils pour partager ses objets entre voisins ou encore diagnostiquer les pannes de ses appareils… Mais c’est également et surtout un annuaire grâce auquel, on peut identifier rapidement les professionnels les plus à même de répondre à son besoin, qu’il s’agisse de trouver une alternative à l’achat neuf ou une solution pour éviter de jeter ce qui pourrait encore être utile.

 

Les durées de garantie des produits et l'indice de réparabilité

La loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 a pour objectif d’améliorer la conception des produits en sanctionnant l’obsolescence programmée, c’est-à-dire le fait de concevoir délibérément un produit pour que sa durée de vie soit réduite, et en prévoyant des expérimentations de l’affichage de la durée de vie des produits. La feuille de route pour l’économie circulaire puis la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, votée en février 2020, ont complété le dispositif, notamment avec la mise en place progressive d'un indice de réparabilité des produits.

Le recours aux garanties permet au consommateur d’allonger la durée de vie de ses produits en les faisant réparer par le vendeur ou le fabricant. De plus, cela encourage les producteurs à concevoir des produits plus durables afin de limiter les coûts induits par le respect de ces garanties. Il existe deux types de garanties :

  • les garanties qui doivent obligatoirement et gratuitement être fournies aux clients (la garantie légale de conformité de 2 ans, et la garantie légale pour vices cachés) ;
  • les garanties facultatives, qui peuvent être gratuites ou payantes (la garantie commerciale, la garantie « constructeur »).

 

Le gouvernement a remis au Parlement le rapport sur l’opportunité de l’extension de la durée de garantie légale de conformité de deux à cinq ans, voire à dix ans, pour certaines catégories ciblées de produits.

 

L'indice de réparabilité a été déployé au 1er janvier 2021 sur cinq catégories de produit (smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs, tondeuses à gazon, lave-linges hublot). À partir du 4 novembre 2022, quatre nouvelles catégories de produits seront concernées (lave-linges top, lave-vaisselles, aspirateurs, nettoyeurs haute-pression). Cet outil, prévu par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, vise une meilleure information du consommateur sur le caractère plus ou moins réparable de ses achats.

L’affichage obligatoire d’un indice de réparabilité est institué par l’article 16-I de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 de lutte contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, pour les produits électriques et électroniques. En affichant une note sur 10, cet indice informe les consommateurs sur le caractère plus ou moins réparable des produits concernés. Dans un premier temps, il concerne les catégories suivantes : lave-linge à hublot, smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs et tondeuses à gazon électriques, et bientôt, lave-linges à chargement par le dessus, lave-vaisselles, aspirateurs et nettoyeurs à haute-pression.

Cette information sensibilise les consommateurs sur la possibilité d’allonger la durée de vie et d’utilisation de leurs appareils, notamment en orientant leurs comportements d’achat vers des produits plus facilement réparables et en les incitant à recourir davantage à la réparation en cas de panne.

Il constitue un outil de lutte contre l’obsolescence – programmée ou non - pour éviter la mise au rebut trop précoce des produits et préserver les ressources naturelles nécessaires à leur production.

À horizon 2024, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit que cet indice devienne un indice de durabilité, notamment par l’ajout de nouveaux critères comme la robustesse ou la fiabilité des produits.

L'achat d'occasion

L'achat d'occasion se révèle être une pratique bénéfique à bien des égards. En optant pour des produits d'occasions plutôt que neufs, les consommateurs peuvent contribuer activement à la réduction des déchets, à l'économie circulaire, ainsi qu'à leur propre portefeuille. Il existe de nombreux points positifs liés à l'achat d'occasion, allant au-delà de la simple recherche de bonnes affaires.

L'achat d'occasion participe activement à la lutte contre la surproduction et la surconsommation. En prolongeant la durée de vie des objets déjà existants, nous limitons la quantité de déchets envoyés en décharge ou incinérés. En achetant d'occasion, nous réduisons ainsi notre impact sur l'environnement et encourageons un mode de vie plus durable.

Il offre une alternative économique intéressante pour les consommateurs soucieux de leur budget. Les produits d'occasion sont souvent proposés à des prix bien inférieurs à ceux des articles neufs, ce qui permet de réaliser d'importantes économies, tout en bénéficiant de produits en bon état et parfaitement fonctionnels. Que ce soit pour des vêtements, des meubles, des appareils électroniques ou des véhicules, l'achat d'occasion permet d'accéder à des produits de qualité sans sacrifier sa stabilité financière.

Acheter d'occasion présente de nombreux avantages qui vont bien au-delà des économies financières. En privilégiant cette pratique, les consommateurs peuvent jouer un rôle actif dans la préservation de l'environnement en réduisant leur impact sur les ressources naturelles et en limitant la production de déchets. De plus, en contribuant à l'économie circulaire, ils encouragent un modèle de consommation responsable et durable. Avec l'achat d'occasion, chacun peut faire une différence positive et agir en faveur d'un monde plus respectueux de l'environnement.

Le rôle des ressourceries (ou recycleries)

La ressourcerie ou recyclerie est un lieu où l’on collecte tous les objets et matériaux des habitants d’un territoire donné pour leur donner une seconde vie. Une ressourcerie gère un centre de dépôt, de valorisation et de revente. Elle a aussi un rôle de sensibilisation à la réduction des déchets, à l’environnement et d’acteur de lien social. Son activité est inscrite dans le schéma de gestion des déchets.

Issue de l’économie sociale et solidaire, elle tisse des partenariats avec des acteurs du territoire, crée des emplois qualifiés et privilégie le service à la population. La priorité est donnée à la dimension participative afin de fédérer l’ensemble des acteurs autour d’actions sociales et environnementales.

Prévention, animation et lien social sur le territoire

Au sein des ressourceries, des temps d’ateliers et de partage sont organisés pour sensibiliser le public à aller vers une économie plus vertueuse : l’achat d’objets de seconde main, la réutilisation, le réemploi, la réparation et le recyclage. 

Des animations, des ateliers, des repairs cafés avec l’intervention de bénévoles, d’artisans, d’associations du territoire permettent de former les habitants. 

Pour plus d'informations, suivez Pascal Jaouen, styliste et brodeur incontournable de la culture bretonne, qui a découvert le monde de la ressourcerieDurant une journée, il s’est rendu à Cap Solidarité Ouest Cornouaille à Plozévet où il a découvert le quotidien de Thibault Tanguy, animateur de lien social et écologique. 

 

 

Le rôle de VALCOR

Dans le cadre de son programme d'actions "Economie Circulaire en déchèteries" VALCOR s'est fixé plusieurs objectifs. L'un d'entre eux vise la sensibilisation et l'incitation à se tourner vers les filières de tri et de réemploi.

La question de la création de zones de réemploi sur les déchèteries que nous avons en gestion afin de participer à l'accompagnement et au développement de nouvelles filières locales du réemploi fait partie de nos préoccupations. Cependant proposer du réemploi en déchèterie peut être difficile pour plusieurs raisons :

Organisation logistique : Les déchèteries sont généralement conçues pour collecter et gérer efficacement les déchets divers, avec des flux de dépôt et de traitement bien établis. Intégrer le réemploi dans cette logistique peut nécessiter des adaptations et des ressources supplémentaires.

Manque d'espace : Les déchèteries ont souvent des contraintes d'espace limité pour stocker les déchets collectés. Introduire des articles destinés au réemploi peut entraîner une surcharge des installations et créer des problèmes de gestion des flux.

Cependant nous essayons de faire en sorte que de plus en plus de déchèteries intègrent des espaces de réemploi dans leurs installations, car cela présente de nombreux avantages en termes de réduction des déchets et de promotion de l'économie circulaire. En sensibilisant les usagers et en développant des partenariats avec des acteurs locaux du réemploi, il est possible de rendre le réemploi plus accessible en déchèterie.

VALCOR travaille ainsi avec différents acteurs :

Concarneau Cornouaille Agglomération :

  • Déchèterie de Concarneau : récupération des vélos avec le C.R.A.D.E.
  • Déchèterie d'Elliant : local de réemploi dans un conteneur maritime en partenariat avec l'association Elli'Entraide
  • Déchèterie de Trégunc : récupération de matériel informatique avec l'association Territoire Zéro Chômeurs Longue Durée

 

Quimperlé Communauté :

  • Déchèteterie de Locunolé : pas de possibilité actuellement
  • Déchèterie de Moëlan-sur-Mer : local de réemploi en partenariat avec l'association Retritout et récupération des vélos avec Le Silo à Vélo
  • Déchèterie de Quimperlé : local de réemploi en partenariat avec l'association Retritout et Emmaüs et récupération des vélos avec Le Silo à Vélo
  • Déchèterie de Scaër : pas de possibilité actuellement mais en réflexion pour la nouvelle déchèterie.

Consommer autrement

La consommation responsable, également appelée consommation durable ou éco-responsable, est un mode de consommation conscient et responsable qui vise à réduire l'impact environnemental, grâce à des biens et services plus économes en ressources, moins polluant et contribuant au progés social, mais aussi grâce à d'autres formes de dispositifs économiques tel que la location, le partage, le troc, l'économie collaborative, le marché de l'occasion... C'est une approche qui cherche à tenir compte des conséquences à long terme de nos actes d'achat sur l'environnement, la société et les ressources naturelles. Elle intègre donc les actions qui visent à inciter les consommateurs à acheter en fonction de ses besoins réels, et à acheter mieux, c’est-à-dire des biens et services plus durables et plus respectueux de l’environnement, en particulier au regard des quantités et de la nocivité des déchets produits pendant l’utilisation et la fin de vie de ces biens et services.

La consommation responsable n'implique pas nécessairement de renoncer à certains besoins ou plaisirs, mais plutôt de faire des choix éclairés qui tiennent compte de l'impact global de nos actes de consommation. C'est une démarche individuelle, mais également collective.

Voici quelques pistes afin de consommer différement :

Diminuer sa production de déchets

La règle des 5 R

Avec la règle des 5 R, il est possible d’agir en amont pour éviter de produire le déchet : 

  • REFUSER : tous les produits à usage unique (cadeaux, emballages inutiles,…). Beaucoup d’emballages peuvent être évités grâce à l’achat de produits en vrac et l’utilisation de contenants réutilisables. 
  • RÉDUIRE : il s’agit d’acheter uniquement les quantités nécessaires à nos besoins, de réduire notre consommation et le gaspillage que cela engendre. L’achat de produits en vrac est une solution.
  • RÉUTILISER : il s’agit d’éviter l’achat de produits neufs, aller vers des biens de seconde main, et réparer ou louer lorsque le besoin est occasionnel. De nombreuses ressourceries existent dans le Finistère.
  • RENDRE À LA TERRE : il s’agit de composter les déchets organiques, les déchets verts pour alimenter son jardin. 
  • RECYCLER : si le déchet n’a pas pu être évité, des solutions existent pour le recycler afin qu’il devienne une ressource pour produire de nouveaux matériaux. Le geste de tri est important afin de valoriser les matériaux dans les bonnes filières de recyclage.

 

Les questions à se poser avant d'acheter un produit

  • En ai-je vraiment besoin ? A titre d'exemple 88% des français changent de téléphone alors que le précédent fonctionne; beaucoup de vêtements sont portés 7 à 10 fois seulement, etc.
  • Si oui, est-il bien adapté ? Un écran de 32 pouces consomme 3 fois moins d'électricité et à 2 fois moins  d'impact environnemental qu'un écran de 55 pouces; une machine à laver de 6 kg nous fait économiser 240 € sur sa durée de vie par rapport à une machine de 8 kg (à classe énergétique équivalente), etc.
  • Dois-je forcément l'acheter ? Pour un usage occasionnel je peux également louer et/ou partager. De plus en plus nombreuses, les plateformes de partage permettent aux citoyens et aux entreprises d'optimiser l'usage de leurs ressources matérielles ou immatérielles. Le développement du co-voiturage est tout à fait exemplaire en ce sens. Il permet aux propriétaires et aux autres utilisateurs de partager les coûts liés à l'utilisation du véhicule et à en intensifier l'usage.
  • Puis-je l'acheter d'occasion ? 

 

Et si vraiment on achète neuf ? On privilégie les produits de qualité et réparables et on bannit les produits jetables à usage unique. En privilégiant des produits porteurs de labels environnementaux. Pour vous aider à vous repérer, l’ADEME a sélectionné et passé à la loupe près de 100 labels, à découvrir ici.